La Marine de Loire
Dès le 1er siècle avant Jésus Christ, Jules César notait une navigation importante sur la Loire ; les Romains l’utilisèrent beaucoup eux aussi.
Vers 1300, sous Philippe le Bel existait une » Communauté des marchands fréquentant la rivière de Loire » …
En 1519, les » nautoniers » deviennent » mariniers » puis au milieu du 16ème siècle » voituriers par eau » et » bateliers » en 1596.
De nombreuses sortes de bateaux circulaient :
-des toues, cabanes, futraux et coches d’eau, petits bateaux …
-des gabares et chalands, de taille plus importante : 15 à 35 m de long, 4 à 5 m de large, 0.40 à 1 m de tirant d’eau et 20 à 65
tonneaux de contenance ( 1 tonneau = 1.440 m3)
-des » salambardes » (pour le charbon de la région de Saint Etienne) et des » sapines » de Roanne (pour les autres marchandises)
…de 10 à 50 tonneaux » déchirées » à l’arrivée à Nantes, le bois récupéré étant vendu sur place.
Chaque jour, il fallait » chevaler » le lit du fleuve avec une sorte de planche de 8 à 9 pieds de large pour dégager le sable du chenal. Les voyages étaient souvent longs, difficiles et parfois même dangereux (naufrage, attaques).
En 1496, un capitaine d’Orléans mit 9 jours (aller et retour) pour porter à Tours un message au Roi Charles VIII …
Entre 1675 et 1680, Madame de Sévigné fit plusieurs fois le voyage d’Orléans à Nantes ; elle apprécie le confort (par rapport à la diligence), le silence et trouve les bateliers moins » grossiers » que les cochers ; le trajet varie de 4 à 9 jours …Certaines années d’embâcles suivies de crues, on a vu des bateaux mettre 5 à 6 mois pour faire le même parcours !
De 1823 à 1832 apparaissent des bateaux à vapeur de Nantes à Angers, puis Saumur, Tours et Orléans…Ils facilitent grandement la remontée du courant.
En 1836, trois unités sont en service dont le » Vulcain » qui explose en 1837 !
En 1838-39, neuf » inexplosibles » sont mis à l’eau ; chacun d’entre eux peut transporter 250 passagers.
En 1843, quatre Compagnies sillonnent la Loire de Nevers à Nantes avec 150 000 voyageurs transportés et près de 20 000 tonnes de marchandises par an, trafic égal à celui de la Seine et vingt fois supérieur à celui du Rhin …
A l’époque, plus de 10 000 bateaux (voile-vapeur) naviguent sur le fleuve, même la nuit ; chaque ville ou village avait son port et son embarcadère …La fin du 19ème siècle marque un déclin rapide avec la concurrence du chemin de fer…
Tonnages | En 1877 | En 1895 |
D’Angers à Saumur | 33 000 tonnes | 25 300 tonnes |
De Saumur à Tours | 33 000 tonnes | 1 100 tonnes |
De Tours à Orléans | 32 000 tonnes | 1000 tonnes |